11 NOVEMBRE 2016 - Enceinte !!!

Ce matin, je me suis levée plus tôt que mon conjoint et mon fils. Nous sommes le 11 novembre 2016, aujourd’hui est un jour férié, en mémoire de la fin de la guerre de 1914-1918.

La veille au soir, j’ai fait un test de grossesse sur lequel une ombre très très légère est apparue. J’en ai fait beaucoup, en 16 mois, des tests avec une ombre légère, et j’ai toujours eu mes règles ensuite ; mais ce matin j’ai un pressentiment et je veux en avoir le cœur net.

J’ouvre un test de grossesse, un vrai, en plastique, un capuchon bleu et une petite fenêtre pour lire le résultat, un qu’on peut prendre facilement en main et sur lequel on peut faire pipi sans en mettre partout. Habituellement je me contente d’utiliser des bandelettes en carton très fines, que j’achète par lots de 50 sur internet et que j’utilise en les plongeant dans un gobelet d’urine. En effet, au bout de presque 1 an et demi d’essais, je n’ai plus d’argent à perdre en achetant des tests à 5€ en pharmacie alors que les bandelettes me reviennent à 0,40€ l’unité.

J’utilise donc ce « vrai » test car je veux savoir ce qu’il en est. Je n’ai pas encore de retard à proprement parler, mais je suis suffisamment avancée après mon ovulation pour que le test fasse apparaître une barre si c’est positif. De toute façon, même en cas de réponse négative, ma gynécologue m’a demandé d’effectuer une prise de sang le lendemain matin, soit 15 jours après l’injection qui m’a fait ovuler artificiellement.

Le test s’imbibe et fait apparaître la barre de contrôle, puis une deuxième barre positive, comme à chaque fois. Habituellement, cette deuxième barre s’évapore dès que le test est totalement imbibé. Et là, elle reste, cette petite barre qui me nargue. Je la vois sans loucher. Elle est pâle, mais elle est bien là, rose et épaisse.

Le test me dit que je suis enceinte.

Je tremble, je prends une photo pour être sûre que je ne rêve pas. J’attends un peu pour voir si elle s’estompe mais au bout de quelques minutes, cette barre est toujours présente. Mon cœur bat la chamade et remonte jusque dans ma tête, je suis incapable de bouger, j’ai l’impression que le sol s’ouvre sous mes pieds.

C’est bon, ça y est, c’est fait, JE SUIS ENCEINTE. A cette minute, je décide de faire confiance à ce bout de plastique que j’ai entre les mains, même si je n’ai pas de preuve avec une prise de sang.

Je l’annonce à mon conjoint, je ne m’imagine pas garder ce secret plus longtemps pour moi toute seule. Il me prend dans ses bras, il sourit, il semble heureux, soulagé, et moi aussi.

Le lendemain, la prise de sang confirmera une grossesse de 13 jours.

C’est étonnant de passer d’un état d’attente à la réalisation concrète de son projet. Même si une fausse-couche est toujours possible, je réalise que je vais pouvoir jeter les injections qui restent dans mon frigo, je n’aurai plus de rendez-vous aux aurores à droite et à gauche, et plus de raison d’écrire ici. Une page se tourne, avec nostalgie, car on s’habitue à cette attente et à souffrir. Physiquement je ne ressens rien, je n’ai pas l’impression d’avoir un embryon dans le ventre mais si les tests le disent, cela doit être vrai. Alors ça y est, je peux être heureuse ? C’est vraiment fini tout ça ? Dans 8 mois et demi, on sera 4 ?