OCTOBRE 2016 - Deuxième visite PMA

Publié le 4 Octobre 2016

Me revoilà dans le bureau moderne de la gynécologue spécialisée dans l’infertilité. Ce début du mois d’octobre est plutôt frais et l’ambiance est plus légère que la fois précédente. Je suis venue seule, mon conjoint n’ayant pas pu poser de demi-journée, mais il attend mon compte rendu par téléphone à la sortie du rendez-vous.

La gynécologue me demande le résultat de ma prise de sang : elle m’annonce que je suis immunisée pour la rubéole, toujours pas pour la toxoplasmose (elle ajoute qu’il ne faudra pas que je l’attrape enceinte) et que je n’ai pas d’infection chlamydia.

Elle me fait passer du côté auscultation / échographie. C’est le classique « Enlevez le bas et allongez-vous les pieds sur les étriers », la position qui me donne l’impression d’être un poulet prêt à passer à la broche. Elle commence l’échographie vaginale, est toujours aussi précise et rapide. Elle commente au fur et à mesure ce qu’elle voit et s’assure que je comprenne bien ses paroles par des « c’est bon ? » qui ponctuent la fin de ses phrases. Elle tourne l’écran vers moi pour que je voie ce qu’elle étudie.

L’utérus est parfait, l’endomètre est un peu fin mais rien d'anormal. Elle passe quelques minutes sur chaque ovaire et je vois de nombreuses tâches noires se dessiner sur l’écran. « C’est bien ce que je pensais, vous avez de nombreux follicules ». Pendant un instant j’ai l’impression qu’elle m’annonce une bonne nouvelle mais la suite me fait déchanter : « Cela signifie qu’aucun ne pourra peut-être arriver à maturité. Pour ovuler, il faut qu’un follicule grossisse plus que les autres et libère l’ovule. Dans votre cas, il y en a trop et aucun ne prend le pas sur les autres, ce qui explique vos cycles de plus en plus longs et anovulatoires. Il y a bien un follicule un peu plus gros à gauche, mais il est encore loin de l’ovulation et je ne sais pas s’il va évoluer favorablement. Je peux déjà vous dire que vous n’aurez pas un cycle de 28 jours. C’est bon ? » Oui, c’est bon, enfin non mais on fera avec.

Elle regarde ensuite mon col et m’annonce qu’il est fragile, qu’elle voit quelques lésions et que c’est sûrement cela qui m’a fait saigner avant l’été.

Je me rhabille et nous passons à son bureau pour qu’elle me rende ses conclusions.

« L’échographie confirme ma première impression, appuyée également avec vos courbes de température, prises de sang et anciennes échographies : votre ovulation se détériore, elle est de moins en moins présente et de moins en moins bonne. Si nous faisions une prise de sang hormonale aujourd’hui, vous auriez des résultats encore moins bons qu’en juin. Cela signifie que vous avez peu de chances de concevoir sans un peu d’aide.

Néanmoins, vous êtes dans la moins pire des configurations : il vaut mieux avoir trop de follicules que pas assez. Voilà ce que je vous propose : on se revoit dans 2 semaines et on regarde où vous en êtes par rapport à votre ovulation. Soit vous avez ovulé, et dans ce cas on attend le cycle prochain pour agir ; soit vous n’avez pas encore ovulé, et je vous demanderai de faire des injections. C’est bon ? »

Je demande en quoi consistent exactement ces injections, et pendant combien de temps il faudra les faire.

« Il s’agit d’injections afin d’aider un follicule à grossir, à faire tous les soirs à heure fixe. On contrôle l’évolution avec une prise de sang et une échographie tous les 3 jours, tôt le matin. Lorsque le follicule est suffisamment gros on injecte un autre produit pour libérer l’ovule et donc, provoquer une ovulation de bonne qualité. Cela peut prendre quelques jours à quelques semaines, on ne peut pas savoir à l’avance. Vous trouverez plus d’informations dans ce document mais je vous reparlerai précisément de votre traitement la prochaine fois. »

Elle me tend une plaquette nommée « Induction d'ovulation : pourquoi ? Comment ? »

Elle reprend : « Vous avez déjà eu des ovulations par le passé, qui ont mené deux fois à une grossesse, donc je vous conseille de tester le traitement sur un cycle puis de l’arrêter le cycle suivant car il arrive parfois que la première stimulation suffise à relance la machine. Cela vous laisse une chance de concevoir naturellement. S’il n’y a toujours rien on reprendra ensuite. C’est bon ?

- D’accord, je comprends. Et qu’en est-il de mon conjoint ? Vous parliez de spermatozoïdes pas très vivaces.

- Effectivement. Pour le moment je vous propose qu’on le laisse tranquille, on se concentre sur votre stimulation, et si cela s’avère nécessaire on refera un test de Hühner ou un spermogramme mais il n’y a pas d’urgence.

- Est-ce que je continue à faire des courbes de température et des tests d’ovulation ? Ceux-ci sont presque positifs tout le long du cycle.

- Oui, continuez les courbes, en revanche les tests d’ovulation ne sont pas nécessaires dans votre cas car votre surproduction de follicules fausse les résultats. C’est bon ? »

Elle m’explique ensuite que chaque rendez-vous avec une échographie me coûtera 90€, me donne des papiers à remplir et à envoyer à l’assurance maladie pour la prise en charge et me demande de voir avec ma mutuelle pour les dépassements d’honoraire. Je multiplie rapidement le nombre d’échographies nécessaires pour suivre l’évolution de la stimulation, ajoute le coût des produits à acheter et le coût des prises de sang, et comprends qu’il va falloir avancer beaucoup d’argent pour tout cela sans être sûre d’être remboursée à 100%. La procréation médicalement assistée n’est accessible qu’aux personnes qui ont de la souplesse dans leurs finances.

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Rédigé par Celuiquimanque

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